Livre. La saga de Gunnlöd par Svava Jakobsdóttir
Aux éditions José Corti
ISBN 9782714308016
Collection Merveilleux n° 19
Traduit de l'islandais par Régis Boyer
Genre : roman
Prix : 16,50 € en grand format - E-book non disponible
Ce coup-ci, on va parler d’un roman, une histoire islandaise par Sava Jakobsdóttir. Mais pourquoi donc ? En fait toute l’histoire est inspirée, voir réécrit en partie, le mythe du vol du l’élixir de poésie par Odin à sa jeune gardienne Gunnlöd décrit dans les textes de l’Edda.
La saga de Gunnlöd à pour narrateur une mère désemparée en route pour le Danemark. Sa fille, Dis, a été arrêté au Musée National alors qu’elle tentait de voler une ancienne urne en or d’une valeur inestimable. Si la police la considère comme une dangereuse terroriste, elle n’exclut pas non plus la l’hypothèse de la folie. En effet, la jeune fille est persuadée de son droit de propriété sur l’urne. Celle-là même qui contient le précieux élixir de poésie qu’Odin lui à dérobé alors qu'elle, Gunnlöd, en est la gardienne. Le texte oscillera alors entre les réflexions perdues d’une mère faisant face à la réalité et la saga de Gunnlöd, de son histoire et de sa vie lors des temps mythiques tel que sa fille les lui ldécrit.
Saga en Islandais signifie « Histoire » mais c’est aussi le nom donnés aux textes décrivant la vie des premiers colons ou des rois de la Scandinavie, écrit en Islande entre le XIe et le XIIIe siècle. On nous parlera donc ici de Gunnlöd, un personnage secondaire d’un mythe, comme l’un des personnages les plus importants de l’histoire du pays. J’avoue que lorsque l’on n’est pas très coutumier de la mythologie scandinaves, les premières pages laissent perplexe. Je n’avais plus lu ces mythes depuis un moment et j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire perdue au milieu des personnages secondaires. J’ai eu un peu peur de ne pas m’y retrouver. Mais l’écriture fluide et les informations arrivant assez vite, je retombais sur mes pieds après quelques pages.
Sava Jakobsdóttir est l’une des écrivains de sa génération en Islande, elle fait partie de ses écrivains réalistes et très engagée politiquement. Pourtant ici, elle nous dépeint le quotidien une mère bourgeoise qui doit abandonner petit à petit ses préjugés sur la société, sur elle-même et surtout faire face au monde des dieux que lui narre sa fille. Un monde fascinant plein de tensions et de questionnements. La conclusion de la 4e de couverture est on ne peut plus vraie « Œuvre ouverte et multiple s’il en est, La saga de Gunnlöd peut se lire comme un roman policier, un roman mythique et un roman de la folie : c’est de ce mélange que naît le trouble persistant de lecteur. »
Une belle relecture du mythe à mettre entre toutes les mains.